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NAISSANCE DES FRERES SERVITES DE MARIE

Ces derniers vécurent à Florence.
En Italie, cette ville très riche constituait en fait un État.
D'ailleurs, I'animation ne manquait pas. Les clans de la noblesse voulaient le pouvoir; les commerçants, la richesse; et les sectes, des adhérents.
"Que vaut une ville, belle et riche mais constamment déchirée par une violence qui la rend inhumaine ?"
Sans doute est-ce cette prise de conscience que firent nos fondateurs. Eux qui étaient des marchands, donc des riches, ils renoncent à leurs biens et décident d'être à l'intérieur de la ville, des témoins de l'unité. Les richesses ne leur bouchant plus la vue, ils peuvent voir autour d'eux les besoins des pauvres. Ils logent aux portes de la ville et, chaque jour, ils vont se mettre au service des malades et des miséreux dans un hospice dédié à sainte Marie. On les appelle les desservants ou les serviteurs de sainte Marie. Sans I'avoir cherché, ces sept laïcs de Florence, certains sont mariés, donnent à I'église un nouvel ordre.
La rencontre avec Pierre de Vérone, dominicain, permet à la jeune communauté de s'organiser. Les frères adoptent la règle de saint Augustin. Parce que Marie est le modèle d'une parfaite vie chrétienne, ils acceptent le nom que les gens du peuple leur donne: les frères serviteurs de sainte Marie.
Survient un grave conflit. Il oppose les Gibelins, partisans de l'empereur Frédéric II, aux Guelfes qui soutiennent le pape. Pour ne pas être source de discorde, nos premiers frères quittent la ville de Florence.
L'évêque les autorise à rester le temps nécessaire sur une colline qu'il possède à dix-huit kilomètres de la ville : le Mont Sénario.
Là, dans le silence et la prière, ils vont apprendre ensemble à vivre I'Évangile. Ils accueillent ceux qui veulent la paix et bientôt quelques jeunes hommes demandent à partager leur vie. La communauté s'accroît.
En 1249, plusieurs sont ordonnés prêtres. Ils partent prêcher sur les routes.
Ce qu'ils disent n'est pas nouveau mais ils en ont fait l 'expérience : un nouveau mode de vie est possible quand on écoute et met en pratique la parole du Christ, à l'exemple de Marie. Tout n'était pas joué pour autant.
Il faudra l'intelligence, I'audace et la foi de Philippe Bénizi, l'un de nos plus grands saints, pour que l'Ordre soit pleinement reconnu. Frère Philippe mourra en 1285 et ce n'est que 19 ans plus tard, le 11 février 1304, que Benoît XI approuvera définitivement notre Ordre.
Fait unique dans I'histoire de I'église, nos frères furent déclarés saints ensemble tellement leur vie Fraternelle était grande. Habituellement, cette manière de faire ne s'applique qu'aux martyrs. Eux, sont morts à des dates différentes, mais ils n'ont jamais cessé dans la foi et pour le monde d'être les témoins de l'unité.
Leur projet de vie, ils l'ont réalisé. À nous de montrer que de semblables projets de vie sont réalisables, aujourd'hui.

AU XIIIe SIÈCLE :
" Au temps des changements "

Nous sommes au Xllle siècle, vers 1233. Sur tous les plans, une révolution s'opère. Le règne des seigneurs s'achève et les dernières croisades sont mêmes sans enthousiasme. De plus en plus, sur les routes, les étudiants et les commerçants remplacent les pèlerins et les chevaliers. Dans toute I'Europe, les grandes universités sont en train de naître; les grandes banques aussi. Entre les deux s'élèvent les cathédrales.

Elles contribuent à embellir la plus importante réalisation de cette époque: LA VILLE. Autrefois, la ville était la résidence d'un comte ou d'un évêque.

En moins d'un siècle, marchands, financiers artisans et bâtisseurs ont compris qu'il suffisait de payer une redevance aux seigneurs pour exercer le pouvoir dans la ville. Cependant, tout le monde ne profite pas au même degré de ce développement économique et artistique. La ville attire, mais aussi elle écrase. Des milliers de paysans qui on dû quitter leur terre à cause des mauvaises récoltes fournissent une main d' oeuvre à bon marché. Ils ont des dettes, ne peuvent les rembourser et personne ne leur vient en aide.

Même les dignitaires de I'église se laissent séduire par la richesse et la Bonne Nouvelle n'est plus annoncée aux pauvres. Alors, des laïcs, célibataires ou mariés, persuadés que cela ne pouvait plus durer, se mettent à prêcher par eux-mêmes, I'Évangile. Ils rappellent que non seulement le Christ a été pauvre, mais qu'il n'a jamais cherché les honneurs. Distribuant leurs biens, ils partent sur les routes. Et tous ceux qui les écoutent, ils les invitent à faire pénitence, non pas en fuyant le monde, mais en partageant avec ceux qui n'ont rien. Il y a bien sur des abus. De faux pénitents sont de vrais voleurs. De nouvelles sectes surgissent et d'anciennes réapparaissent. Mais dans l'ensemble, le résultat est bon puisque ce souci de prêcher et de vivre chaque jour I'Évangile donne au monde et à I'Eglise des témoins comme François d'Assise, Dominique ou nos 7 Fondateurs.

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